Ce café-chantant, à qui ne connaît pas encore l’époque, porte le nom d’un des cabarets du Quartier latin où dans l’après seconde guerre mondiale, une jeunesse parisienne, c’est à dire de partout par ses origines (bourgeoises, comme proches du peuple), ses goûts musicaux (du swing au rock naissant) et ses opinions bien trempées contre la violence de la guerre du Vietnam et d’Algérie, veut rattraper précisément sa jeunesse volée par la guerre, en célébrant la musique de ses libérateurs américains.

Ainsi va naître à nouveau une période cabaret de la chanson française, après celle des années 1930 où chanteuses plutôt populaires ou plus expérimentales et jeunes musiciens dits savants se mêlent, et plus avant encore celle de 1900 qui voyait naître même cette forme où poésie, chansons et monologues de diseuses et diseurs se mêlent... Sur le lignage de la branche cabaret vous serez entraînés, publics de tous genres et âges, à chanter vous-mêmes essentiellement les incontournables créateurs de ce temps : Jacques Prévert, Boris Vian, Raymond Queneau, qui savent aujourd’hui encore toucher la jeunesse, de la primaire au lycée. Parfois, un certain snobisme nous fait les réduire, sans doute par manque de la réelle connaissance de leur œuvre ou pire par rejet de ce que l’on a aimé.
Et pourtant Prévert, des "feuilles mortes" citées par Gainsbourg à "Et puis après (Je suis comme je suis)" ou Vian "Le Déserteur" et "On est pas là pour se faire engueuler" interdit de radio en son temps que de persistance dans la mémoire collective.

Selon l'habitude de nos cafés-chantants, deux semaines avant le 6 octobre, sera mise en ligne la liste des chansons à entonner ensemble, guidés par Olivier Hussenet et accompagnés par Vladimir Médail et ses acolytes jeunes musiciens de jazz.