© Le Hall de la chanson

« Bonbons, caramels, esquimaux, chocolats... » Les ouvreuses ont disparu des salles de cinéma... Pourtant, qui connaît mieux qu'elles les chansons des films ?

Un panorama sensible et humoristique des chansons de films, de l'apparition du « parlant » à nos jours. Par la dernière placeuse de Paris et le dernier pianiste de cinéma muet.

La chanson, art généralement méprisé quoique très ancien, croise et recroise le cinéma, couronné 7ème art quoique récent, tout au long de l'histoire de celui-ci. Leurs rapports varient en fonction des usages différents que les auteurs et les modes ont des chansons dans les films : aujourd'hui la chanson du générique de fin, dans l'entre-deux-guerres la séquence music-hall où la vedette (ou un personnage de chanteuse) interprète une chanson, jusqu'aux dialogues ou monologues chantés des films de Jacques Demy...

La chanson fit partie des attractions vivantes à l'intérieur des séances de cinéma ; elle fut également en bonne place à l'avènement du parlant (témoin le premier film sonore français "Sous les toits de Paris" ou le premier film sonore en allemand "L'Ange bleu" et son personnage de chanteuse de cabaret incarné par Marlène Dietrich), et fut même au cœur des tentatives expérimentales de synchronisation images/son avant 1930. Intégrée à la fiction ou maintenue en dehors de l'action (contrepoint ou effet de distanciation, par exemple), la chanson change de statut en fonction du film, de son réalisateur et du style de celui-ci.

Chansons interprétées :

« Sous les toits de Paris » (René Nazelles/Raoul Moretti, © 1930 éditions Salabert) du film de René Clair Sous les toits de Paris, 1930.
« Ich bin von Kopf bis Fuss auf Liebe eingestellt » (Friedrich Hollaender/Friedrich Hollaender, © 1930 éditions Métisse Music) du film de Josef von Sternberg Der blaue Engel, 1930
« Quand l’amour meurt » (Georges Millandy/ Octave Crémieux, © 1904 éditions Diodet) dans le film de Josef von Sternberg Morocco, 1931
« Chanson de Zéro de Conduite » (Charles Goldblatt/Maurice Jaubert, © 1933  DR)
du film de Jean Vigo Zéro de conduite, 1933 (interdit, car « attentatoire au prestige du corps enseignant français » : sortie publique 1945)
« Qui j’aime » (Jean Boyer/Friedrich Hollaender, © 1932 éditions Métisse Music & Universal Music Publishing) [extrait] de la version française du film de Robert Siodmak Tumultes, 1932 (avec Florelle, Charles Boyer et Clara Tambour)
« Le Chaland qui passe » (Parlami d’amore, Mariù) (Ennio Neri-André de Badet/Cesare-Andrea Bixio,  © 1933 éditions SEMI) imposée par la Gaumont Franco-Film Aubert (GFFA) au film de Jean Vigo L’Atalante, 1934, en remplacement de la musique et des chansons de Maurice Jaubert

Thèmes musicaux du film l’Atalante (Maurice Jaubert)

« Où est-il donc ? » (André Decaye-Lucien Carol/Vincent Scotto, © 1926 éditions Delormel & Fortin) chantée par Fréhel dans le film de Julien Duvivier Pépé le Moko, 1936
« Jamais je ne t'ai dit que je t'aimerai toujours, oh mon amour » (Serge Rezvani/ Serge Rezvani, © 1965 éditions EMI Music Publishing France) du film de Jean-Luc Godard Pierrot le fou (1965)
« Le Tourbillon de la vie » (Serge Rezvani/ Serge Rezvani, © 1955 DR) du film de François Truffaut Jules et Jim (1962)
« Moulin Rouge » (Jacques Larue/Georges Auric, © 1953 éditions Screen Gems Emi Music Inc) du film de John Huston Moulin-Rouge, 1952
« Le Serpent Python » (Charles Trenet/Charles Trenet, © 1951 éditions Raoul Breton)

Avec :
Marianne Tennessee (Olivier Hussenet) : chant
Raphaël Sanchez : piano

Spectacle

Chansons et cinéma

l'ouvreuse

Chansons et cinéma - 1ère partie