Serge Hureau a une manie qu’il transmet aux jeunes artistes du Hall de la chanson et à ses élèves. Il met d’abord les chansons à nu pour les rhabiller ensuite toujours au bénéfice du sens et du son mêlés. Les chansons de Jacques Brel sont souvent des (auto)portraits où il se représente parfois crûment en autant de figures déformées de lui-même et des autres. Brel, au machisme déclaré, expose les détresses d’une virilité à la dérive.

Ainsi au fil de cette sorte d’opéra que forme 28 de ses chansons a-t-on la surprise de les entendre comme pour la première fois. Ce spectacle démaquille le grand Jacques et touche en plein cœur, le donnant à entendre tel qu’en ses œuvres. Un Brel qui dénonce la bêtise, la toujours violente réduction au même. Un Brel qui veut nommer l’amour, la mort, la société pour avec elles nous mieux familiariser.

Un philosophe ? Non, un artiste, simplement. Prenez donc place dans notre salle d’attente et à notre table de village. Ici, de drôles de docteurs, maîtresses et maîtres de maison vous attendent, pour chanter Brel.