© Le Hall de la chanson

La musique et la guerre ont toujours été liées. La musique militaire officielle, conçue pour galvaniser les troupes, accompagne les combats eux-mêmes et soutient la charge au son du clairon, du tambour ou du fifre. Le soldat y puise élan, courage, inconscience du danger : des hommes, elle fait des combattants. Cette musique-là est intentionnelle, organisée, décidée. Une autre plus intime et en chanson aide à supporter, soulager et rassurer. Elle permet de prendre un peu de distance par rapport à une réalité devenue difficile.

Il existe au moins deux répertoires de chansons de la Première Guerre mondiale, qui se recoupent parfois : les chansons de l’arrière, hymnes chantés indifféremment dans les rassemblements officiels, les cafés-concerts et beuglants; les chansons du front qui décrivent les conditions de vie, recopiées et illustrées de la main des poilus, compilées dans des carnets de chant peuplés de fleurs naïves et de femmes demi-nues, chansons officielles dessinant un bestiaire où aigles, loups, cochons, corbeaux allemands et coqs gaulois s’entretuent. Quelques chansons secrètes, interdites, se cachent dans la doublure des vareuses, dénonçant, sur des airs de chansons à la mode, la guerre d’abattage, l’absurdité des morts en masse, la violence extrême, ou expriment découragement et défiance à l’égard du commandement. Et parmi elles, des chansons plus simples, disent le manque d’eau pour se laver, le manque de femme pour aimer, les rats, les poux, la boue, la mort des compagnons.

Avec :
Serge Hureau : chant
Olivier Hussenet : chant
Manon Landowski : chant
Cyrille Lehn : piano
Lionel Privat : guitare, percussions

Chansons interprétées :

Revue revancharde :
« Le fils de l’Allemand » (Gaston Villemer-Lucien Delormel/Paul Blétry, © 1871 DR). Interprétée par Amiati.
« Le violon brisé » (René de Saint-Priest-Louise Christian /Victor Herpin, © 1885 DR). Interprétée par Amiati.
« Le Rêve passe » (Armand Foucher/Georges Krier-Charles Helmer, © 1906  éditions Jacques Krier). Interprétée par Jean Flor.
« Le Régiment de Sambre et Meuse » (Paul Cézanno/Robert Planquette © 1870 DR). Interprétée par Lucien Fugère.
« Ce que c’est qu’un drapeau » (Edgar Favart/Xavier La Mareille, © 1900 DR). Interprétée par Dona.
« Les cuirassiers de Reichshoffen (Henri Nazet-Gaston Villemer/Francisque Chassaigne, © 1871DR). Interprétée par M. Gauthier.
« Une soirée au beuglant ou le sabotage de La Marseillaise dans les Caf’ Conc’ » (Jean Deyrmon / sur l’air du Violon brisé, musique Victor Herpin).
« La Garde de nuit à l’Yser » (Ernest Genval/Lucien Boyer-Numa Blès, © 1914 éditions Salabert). Interprétée par Damia.
« Rosalie », chanson-marche à la gloire de la terrible baïonnette française, sur l’air de La Fanchette (Théodore Botrel/Théodore Botrel, © 1914 éditions Fortin). Interprétée par Eugénie Buffet, Théodore Botrel.

Pot-pourri Bestiaire :
« Les Loups » (Paul Marinier/Paul Marinier, © 1916 DR). Interprétée par Mercadier.
« Cocorico » (M. Bloch/L. Daniderff, © 1918 DR). Interprétée par Jules Wolf.
« Verdun ! On ne passe pas !» (Jack Cazol-Eugène Joullot /René Mercier, © 1916 éditions Universelles). Interprétée par Bérard.
« Les Coqs d’or » (Théodore Botrel/Théodore Botrel, © 1916 DR). Interprétée par Théodore Botrel.
« Dans les tranchées de Lagny » (anonyme, sur l’air de Sous les ponts de Paris de Vincent Scotto/J. Rodor, 1913, © 1917 DR).

Pot-pourri d'actualité (pour les enfants), de Renée Zeller, tiré du livre Chansons et poésies de la guerre, collection Les livres roses pour la jeunesse, éditions Larousse, probablement 1918.

Ressources

Chansons de la Grande Guerre

conférence-chantée

Chansons de la Grande Guerre : cafés-concerts, music-halls et théâtre des opérations